La consultation obstétricale, plus souvent appelée consultation prénatale (CPN) fait partie des rares examens obligatoires pendant la grossesse.
(Pour en savoir plus, j’ai fait un article complet sur le suivi de grossesse ici)
Mais que se passe-t-il exactement lors de cette consultation ?
Pour rappel, votre grossesse peut être suivie par votre médecin traitant, un gynécologue/obstétricien ou une sage-femme. La consultation qui a lieu mensuellement permet de constituer le dossier médical de votre grossesse et de noter tout ce qui y est en rapport, pour voir son évolution et adapter la surveillance si besoin.
La 1ère consultation doit avoir lieu avant la fin du 3e mois, puis ensuite 1 fois par mois jusqu’à l’accouchement. Selon le terme auxquels vous êtes des examens sont à réaliser ou non…
Sachez que ces consultations obligatoires sont prises en charges à 100% par l’assurance maladie.
Déroulé d’une consultation :
1. Dans un premier temps : Anamnèse
Ce moment est celui le plus important d’une consultation, contrairement à ce que l’on pourrait penser. C’est ce qui va permettre d’instaurer un climat de confiance, d’écoute et de dialogue. C’est par cette anamnèse que l’on va obtenir bien plus d’informations et par laquelle va en découler ou non un examen en deuxième temps.
Lors de l’anamnèse, ce qui correspond à un interrogatoire, nous recherchons tous les signes d’appels qui pourraient nous amener à avoir une surveillance particulier et la nécessité d’un examen en particulier.
C’est ce qui va permettre de connaitre vos antécédents personnel médicaux, vos antécédents, familiaux, vos antécédents gynécologique, obstétrical… Bref permettre de connaitre votre profil et pouvoir classer votre grossesse à risque ou non.
C’est aussi lors de ce moment de dialogue que nous allons vous demander comment se passe la grossesse, s’il y a des douleurs à signaler, bref en savoir un peu plus comment vous vous sentez, et comment vous vivez la grossesse.
2. Dans un deuxième temps : un examen clinique
L’examen clinique arrive ensuite, et n’est pas forcément identique à chaque consultation ni systématique.
Il est orienté en fonction du terme auxquels vous êtes et de ce que vous aurez signalé à l’interrogatoire (douleurs, pertes…)
Le soignant doit vous expliquer avant le pourquoi et la nécessité de l’examen pour que vous puissiez faire un choix libre et éclairé ! Avant tout examen/acte, le soignant doit vous demander votre accord et vous pouvez à tout moment retirer cet accord !
Une charte a été publiée par le collège national des gynécologies-obstétriciens français pour rappeler la particularité d’une consultation :
«Les professionnels ont parfaitement conscience de la particularité de la consultation de gynécologie ou d’obstétrique qui touche à l’intimité psychique et physique des femmes.
Cette consultation nécessite une écoute, une attitude, un dialogue et un examen physique dans un esprit de bienveillance et de respect mutuel.
Le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français et toutes les sociétés professionnelles de la gynécologie-obstétrique ont diffusé la charte ci-dessous le 21 octobre 2021, à laquelle notre équipe adhère.»
Charte complète à retrouver ici
J’ai aussi écrit un article complet sur la bienveillance en consultation ici.
Qu’est ce qui peut être demandé en examen clinique ?
Ce qui sera fait à chaque consultation :
- Prise de la tension artérielle,
- Prise de poids
- Palpation abdominale et mesure de la hauteur utérine (pour permettre de s’assurer de la croissance du bébé et de voir si le ventre est souple = absence de contractions)
- Écoute des bruits du cœur de bébé (avec un doptone à partir du 4e mois)
- Examen des urines (à la recherche de sucre (diabète gestationnel), de protéines (manifestation rénale de l’hypertension artérielle gravidique) et leucocytes et de nitrites produits lors d’une infection urinaire.)
Pas de façon systématique :
- Palpation des seins (souvent à la première consultation, si pas de suivi gynécologique récent)
- Toucher vaginal (seulement si signes d’appel)
- Pose speculum (seulement si doute sur perte de liquide par exemple)
- Recherche streptocoque B par prélèvement vaginal
- Frottis (avant 11SA, si pas réaliser depuis 3 ans )
Vous l’aurez compris l’examen clinique n’est pas figé et surtout ne nécessite pas forcément de se déshabiller. Il est important que le soignant vous explique a chaque fois l’utilité de l’examen réalisé et vous demande votre consentement.
3. Dans un dernier temps
Prescrire les examens complémentaires et traitements nécessaires
En fonction de l’anamnèse et de l’examen clinique, en fonction du terme auxquels vous êtes, le soignant pourra vous proposer des examens complémentaires.
Bien sûr toujours seulement si nécessaire et avec votre accord comme :
- Examens d’urines
- Examens sanguins ; sérologies…
- Dépistage de la trisomie 21
- Déclaration de grossesse avant 15SA
- Échographies
- Supplémentations en vitamines si nécessaires (acide folique)
- Traitements
- Parler d’entretien prénatal et de la préparation à la naissance
- Consultation d’anesthésie (en fin de grossesse)
La consultation obstétricale ou CPN permet donc de suivre le bon déroulé et avancement de la grossesse, une bonne croissance, et éventuellement de dépister une pathologie.
Il ne faut pas oublier que tout ce qui est fait est du dépistage, rien n’est sûr à 100%!
Votre consentement est nécessaire pour chaque geste, examen ou autre effectué, cela vous semble peut être logique mais ce n’est pas toujours le cas!
N’oubliez pas d’apporter à chaque consultation les documents utiles au suivi de votre grossesse. (Carte de groupe sanguin valide avec 2 déterminations, Examens biologiques, Échographies… )
Pour finir, cassons quelques idées reçues :
«Mon col n’a pas été examiné ? ce n’est pas normal ?»
Pour rappel, le toucher vaginal est un geste qui consiste à introduire deux doigts dans le vagin pour ausculter par voie interne les organes pelviens féminins : vagin, col de l’utérus, utérus, ovaires.
Le praticien (médecin traitant, gynécologue ou sage-femme) doit systématiquement recueillir le consentement de la patiente avant de pratiquer un toucher vaginal.
Les récentes études ont montré « qu’en l’état actuel des connaissances, il n’y a pas d’arguments pour la réalisation en routine du toucher vaginal. Le toucher vaginal systématique chez une femme asymptomatique comparé à un examen réalisé sur indication médicale ne diminue pas le risque d’accouchement prématuré. » L’échographie du col de l’utérus serait par ailleurs plus précise pour évaluer le col.
Le toucher vaginal doit donc être réalisé seulement en cas de signes d’appel (contractions… ) et non de façon systématique. (il en est de même pour la pose du speculum !)
Sources
www.has-sante.fr : HAS
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/grossesse/consultation-suivi-mensuel
J’espère que vous aurez compris que : l’examen obstétrical n’a donc pas besoin d’être redouté.
Si la personne qui vous suit est bienveillante et à jour des recommandations, seuls les examens nécessaires seront faits, dans le respect de votre pudeur et avec votre consentement.
Si jamais vous ne vous sentez pas écouté, ou pas à l’aise : changez de soignant, c’est votre droit !